Communiqué de presse
15 juin 2021
Manif festive ? Manif fautive…
A Frossay les 5 et 6 juin derniers, s’est déroulée une « manifestation festive en opposition au projet du Grand Port du Carnet ».
Il semble que nous n’ayons pas le même sens de la fête : les dégradations subies par la commune vont devoir être restaurées, et les contribuables seront certainement ravis d’apprendre que leurs impôts sont utilisés pour réparer les excès d’une cinquantaine de personnes. Assez peu représentative donc, on en conviendra.
C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de porter plainte contre X concernant ces dégradations : pour la commune et pour ses habitants, je souhaite obtenir réparation du préjudice subi dont le montant matériel dépasse les mille euros.
Il leur semblera d’ailleurs sans nul doute assez aberrant de voir tolérer une manif de 50 personnes, quand les rassemblements sont interdits et que l’on subit et respecte tout un tas de contraintes depuis plus d’un an. Ainsi, je ne peux pas emmener mon enfant au foot ou à la danse (ou alors en extérieur, en jauge restreinte, sans match, horaires changeants… les parents savent de quoi je parle !), mais 50 opposants à un projet à l’arrêt peuvent se retrouver, et en plus me faire payer leurs dégâts ?
Car voilà un autre point incompréhensible : le projet du Grand Port du Carnet n’est absolument pas à l’ordre du jour. Si je comprends et respecte le débat d’idées qui nous oppose, quand j’appelle de mes vœux un développement économique et écologique refusé par les opposants au progrès, si j’estime que ce débat est le poumon de la démocratie, je reste en revanche stupéfait par l’empressement de certain.es à manifester contre un projet à l’arrêt… Aucune entreprise n’a encore à ce jour prévu de s’installer au Carnet.
Quant à la présence des forces de gendarmerie, que je félicite pour leur réactivité et leur professionnalisme face aux débordements, leur grand nombre s’explique de deux façons : d’abord parce que les manifestant.es avaient annoncé être beaucoup plus nombreux.ses (de là à penser que le sujet ne mobilise pas tant que ça, il n’y a qu’un pas), mais aussi parce que la dernière fois que les opposant.es au projet ont manifesté à Frossay, ils sont restés 7 mois, laissant sur le site les dégâts et la pollution que l’on connait. Et finalement, au vu des dégradations commises le 6 juin, peut-être les gendarmes n’étaient-ils pas encore assez nombreux, ou peut-être trop tolérants ?
Sylvain Scherer, Maire de Frossay.